Sladjana Juric

On dit de moi que ma bonne humeur est contagieuse !

Je m’appelle Sladjana Juric.
Je suis d’une nature dynamique, sportive… On dit de moi que ma bonne humeur est contagieuse !
Il y a dix ans, à l’âge de 33 ans, ma vie a été bouleversée par un diagnostic de cancer de l’estomac. Ça fait 10 ans que je vis sans estomac. Aujourd’hui je suis guérie et, en tant que Coach professionnelle et Patiente Partenaire je propose d’accompagner les patients en cancérologie.

Comment vivre sans estomac au quotidien ?

Au quotidien, ça nécessite une hygiène de vie irréprochable, au niveau alimentaire bien sûr, mais aussi faire du sport ou marcher au moins 20 minutes le matin et le soir, avoir une bonne gestion du stress, être vigilant pour ne pas perdre de poids.
Parmi les contraintes alimentaires, certaines sont connues comme
> le « SYNDRÔME DU PETIT ESTOMAC »: les prises de repas doivent être moins copieuses et plus fréquentes. Il faut manger doucement et en mastiquant les aliments.
Je fractionne mes repas c’est-à-dire que je fais 6 repas par jour minimum.
Je ne peux pas boire et manger en même temps. Je bois en petite quantité, 20 minutes après mon repas. Il m’est interdit de consommer de l’alcool, des boissons gazeuses, des aliments trop gras ou trop sucrés.
> le « DUMPING Syndrôme » qui est favorisé par l’arrivée d’aliments riches en sucre dans l’intestin grêle et peut entraîner des sensations de malaise, avec de la fatigue brutale, des bouffées de chaleur, des sueurs, pâleurs, palpitations cardiaques, diahrées, nausées…
Et puis j’ai des carences en vitamine B12. Pour cela, une infirmière me fait une injection intramusculaire tous les mois. Je prends des compléments alimentaires pour éviter les carences en fer, en vitamine D, en magnésium. Et pour l’équilibre de ma flore intestinale, je me supplémente également en probiotiques.

Comment parler de la maladie à ses proches ?

Même si le cancer fait peur, il faut vivre dans la réalité, être sincère et communiquer le plus – et le mieux – possible avec ses proches. La vérité peut déranger, effrayer, mais le mensonge est souvent bien plus destructeur.
Pour que les proches comprennent mieux, ils peuvent par exemple accompagner le malade à une consultation. Trouver des infos et du soutien auprès d’associations. Écouter des témoignages.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui vient d’être diagnostiqué ?

Avoir confiance

Tout d’abord : écouter les médecins, faire confiance. Il y a beaucoup de choses à entendre, à comprendre, à accepter… Ça n’est pas facile et c’est important je trouve d’avoir des réponses à ses questions. Pour trouver des réponses adaptées, au fur et à mesure que les questions arrivent, je crois qu’il faut trouver un interlocuteur. Je n’ai pas eu de Patient.e Partenaire à mes côtés et ça m’a manqué. Il ne faut pas rester seul.

Se faire confiance

Trouvez du soutien, de la compréhension, de l’attention de la part de gens compétents.
Un autre conseil que je donnerais serait : faites-vous confiance ! Nous avons des ressources, de la volonté, du courage qu’on ne soupçonne pas forcément.
Lorsque je regarde en arrière, je me dis : Il faut se battre, ne pas se résigner. Et en même temps être lucide.

Accepter sans se résigner

C’est l’acceptation de la maladie qui m’a aidée à avancer et à trouver mes armes. Lorsque j’ai arrêté de me poser la question
« pourquoi moi ?»
j’ai pu passer à autre chose et me battre. Ça m’a donné de la force, de l’espoir et selon mes possibilités du moment, j’ai pris soin de moi, j’ai adapté mes routines et mes rituels. Je me suis écoutée et je me suis battue. J’en suis fière.

Comment utilisez-vous votre expérience aujourd’hui ?

Chacun est différent. Mais il y a des périodes et des états émotionnels que nous connaissons tous, à un moment donné. Je suis passée par toutes les étapes.
Lorsque je suis là, en tant que Patiente Partenaire, je peux dire : « je vous comprends, je l’ai vécu ». J’aide à prendre conscience des compétences acquises pendant la maladie. Et puis, grâce à mon Diplôme Universitaire en tant que Patient.e Partenaire et référent.e en rétablissement en cancerologie, j’ai transformé mon expérience en expertise. J’ai aussi vécu la maladie, j’ai pris du recul, j’ai fait tout un travail, j’ai été formée.